Ceci est mon blog d'origine, à consulter avec ses pendants : "Mes amis papillons" et la "Gazette des arts"

mercredi 22 février 2012

Comme un poisson... dans l’eau


Nous allons à l’Est chercher la vallée du Louron : que des coins célèbres, c’est juste de l’autre côté de Luchon séparé par Peyragudes. On passe par Arreau. Et par Sarrancolin (le pays du marbre). Les villages ont des noms de villes et se terminent par « vieille ». L’étymologie est « villa », qui a donné « ville », et « village ». C'est le cas de Veilha en Espagne. Celui aussi de Louden-vielle. La villa de Louden (qui devait encore être un notable romain). Les Haut-Pyrénéens ont été plus avisés que les Haut-Garonnais : ils se sont rappelés que depuis 2000 ans, les humains adorent l’eau, qu’elle soit thermale pour boire, ou qu’elle permette de se baigner. Comme ils n’avaient pas de source thermale, comme Luchon, ils ont créé « Balnéa », des thermes romains modernisés. Nous sommes en pleines vacances scolaires, les voitures sillonnent les plaines neigeuses, et le parking de Balnéa est plein : soyons sages : on va aller manger, et on se baignera entre 13H30 et 15H15, juste avant que la foule arrive.

la carte vous permet de vous repérer. Les Espagnols arrivent par le tunnel de Bielsa ! il est ouvert !
Déjeuner suppose que l’on ait réservé… au moulin de Saoussas : pierres énormes. Bas relief de l’ours (qui dort encore). Bilingue : français – catalan, les espagnols sont nombreux, désireux de se dépayser en France (et de se baigner dans ce froid cela procure un contraste saisissant). Menu douze Euros, hors d’œuvre compris (une belle tranche de rillettes) ; plat de résistance : brochette de canard avec son foie ; dessert : gâteau basque ; café ; vin rouge et rosé inclus (c’est du vin espagnol, on se dépayse nous aussi).















Le programme inclut le bain, nous y allons. On commence par les thermes romains, on se croirait dans les thermes de Constantin à Arles, sauf que ceux d’Arles sont démontés depuis belle lurette, et que ceux ci sont équipés de pompes qui vous envoient des jets… décontractants. Les visiteurs ont déjà déjeuné (donc heureux) et ils se détendent dans le calme ; l’eau chaude ; et les massages des jets puissants : doublement heureux, le bien-être détend leurs visages (stressés par le rythme des vacances). Puis c’est le hammam : étouffant, la sueur perle par-dessus l’humidité, c’est dur. La souffrance précède toujours la joie. Comme toutes les choses dures en effet, la détente survient à la sortie : un triple bonheur si l’on peut dire. Ensuite, bains divers, jakuzi ; jets sous les pieds. Jets sous les fesses ; douches sur les trapèzes, les muscles frémissent de petits et grands bonheurs. On se détend. On aurait (presque) faim...










Le must est pour la fin : le parcours japonais : celui-là, les romains l’ignoraient of course ! On emprunte un couloir (en sens unique, il faut être discipliné et ne pas parler pour rester zen). On arrive dans un premier bassin à 33°. Presque tiède. Surprise : on est dehors, le ciel est bleu, le soleil brille, la tête au frais, on respire enfin, c’est pas comme dans le hammam. Le corps au chaud, la tête fraiche, un bonheur de plus. Des jets encore, on ne s’en lasse pas. Ce n’est que le premier stade. Second bassin à 37°. Jets plus chauds. Troisième bassin à 40°. D’abord c’est vraiment chaud, presque brûlant, mais la neige est toute proche on peut en prendre des poignées et s’en mettre sur la tête ! La vue sur le cirque enneigé est superbe, on rêve d’être japonais, même pas de centrale nucléaire à des kilomètres… ! Cuit ou presque, on continue le sens unique et on sort. Il y en a qui recommencent. On ne s’en lasse pas. Il y avait longtemps que je n'avais pas pris autant de douches successives !











Je reviens de cet éden, un peu crevé, juste le temps de sortir les photos, de dépouiller le courrier (même pas de factures !), et de rédiger mon papier.

Ai-je l’autorisation de faire une sieste exceptionnelle (et décalée) à 17H30 ?

C’était zen le Japon !

A une heure de voiture, dans la neige immaculée (et le ciel si bleu)

que des bonheurs !